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Promenade
La quatrième résidence nomade LAC 23.26 se déroule du 25 au 28 septembre 2025 le long de la Divonne/Versoix. Elle s’étend sur le département de l’Ain ainsi que les cantons de Vaud et Genève.
Renseignements et inscriptions (facultatives mais bienvenue pour des raisons d’organisation ains que pour transmettre d’éventuelles modifications de programme):
mail@leman-architectures-connexions.net
Heures et points de départ, d’arrivée:
Jeudi 25 septembre :
Départ : 10h45 Divonne-les-Bains, arrêt de bus Ancienne gare
Arrivée : 18h00 Grand Hôtel des Thermes, Divonne-les-BainsLa première journée commence par une ascension – facile – du Mont Mourex. De son sommet superbe vue sur le bassin lémanique. Un endroit idéal pour appréhender le territoire traversé par la Divonne/Versoix, les frontières qui le divisent, les agglomérations qui y sont établies. Le mégalithe qui s’y trouve dit la profondeur du terreau historique de la région, sa richesse culturelle, résultat d’accords ou d’affrontements entre différentes civilisations depuis des millénaires. Le parcours se termine aux sources de la Divonne, qu’un aqueduc reliait à Nyon à l’époque romaine. Le golf voisin dit la complexité du rapport de la société humaine avec son environnement, entre fascination pour la beauté de la nature et volonté d’asservissement. Un sujet aux coeur du travail de Joseph Kasau dont les recherches et les oeuvres lient écologie et colonialisme, Afrique et Europe, Congo et Suisse.
Vendredi 26 septembre :
Départ : 10h15 Bogis-Bossey, arrêt de bus
Arrivée : 18h00 Observatoire UniGE, Chavannes-des-BoisAprès un tronçon permettant de revenir sur ces produits de la modernité que sont l’autoroute (la première de Suisse entre Genève et Lausanne utilise le matériel excavé pour créer le lac de Divonne…), le centre commercial ou le motel, le parcours rejoint les Tattes-de-Bogis où un projet de décharge à proximité de la Versoix est combattu. L’attention sera portée sur l’invisible. Ecouter les insectes menacés, évoquer par le tracé mouvant de frontières une histoire complexe où territoires et populations d’une nation ont pu passer à une autre, où des enclaves au statut particulier disent la relativité des identités. Evoquer le petit mais aussi l’immense avec l’observatoire de Genève, connu pour ses recherches sur les exoplanètes. Discuter des ces sujets avec Jacques Dubochet. Réfléchir à la manière dont le savoir peut nourrir la lutte pour un monde plus juste.
Samedi 27 septembre :
Départ : 10h15 Chavannes-des-Bois, arrêt de bus
Arrivée : 18h00 Ecogia, VersoixLes bois de la Versoix. Univers merveilleux le long d’une rivière et de son chant soyeux. Castors et tumulus, cerfs et moulins, sangliers et fermes, traces encore vivantes de pratiques, d’usages témoignant d’une forte interaction entre la société humaine et le reste du vivant. Ecouter des personnes qui par leur pratique retissent des liens abimés et permettent de sortir des oppositions binaires pour imaginer un futur d’une riche et vivante complexité.
Dimanche 28 septembre :
Départ : 10h00 Gare de Pont-Céard (Versoix)
Arrivée : 18h00 Château de CoppetAprès les bois de Versoix, la part urbaine de la ville. L’histoire de son statut particulier, de l’intérêt qu’elle a suscité à Versaille ou chez Voltaire. Son lien à la rivière éponyme passant par les moulins, imprimeries, fabriques qui ont permis le développement de différentes activités économiques et intellectuelles. Arriver au port, élément d’un plan utopique réalisé que partiellement et prendre le bateau pour Coppet. Rejoindre là un château qui a montré que l’histoire intellectuelle de l’Europe ne se résume pas à celle des grandes villes. Et en navigant, prendre l’air sur ce lac dont l’eau continue vers la Méditerranée et plus loin encore…
Thématique générale:
Le parcours de la Divonne/Versoix, rivière constituant une partie de la frontière entre la France et la Suisse tout en étant appelée différemment dans ces deux pays exprime spectaculairement la richesse et la complexité du territoire lémanique.
Divonne est le nom d’une ville devenue célèbre pour ses bains et son casino d’où l’aqueduc qui alimentait Nyon à l’époque romaine prenait sa source. Dans les années 1960, les matériaux excavés pour y créer un lac ont servi à la réalisation de l’autoroute entre Genève et Lausanne. En devenant la Versoix, la Divonne prend le nom d’une autre ville à l’histoire hors du commun. Versoix a été développée avec l’appui de Voltaire pour ruiner Genève. Elle devient suisse en 1816, au moment où les frontières de l’Europe sont redessinées après une longue période de guerre. Lamartine y séjourne à de nombreuses reprises, hôte de Jean Huber-Saladin à qui il dédie Ressouvenir du Lac Léman en 1842.
En plus d’une richesse historique hors du commun à même de nourrir une profonde réflexion sur les notions de frontière ou d’identité, le territoire parcouru par la Divonne et la Versoix comprend des sites naturels magnifiques. Cette région hautement convoitée à travers l’histoire permet de constater qu’une paisible cohabitation peut succéder à un temps de convoitises et d’affrontements.
Le fil conducteur des interventions qui vont jalonner les quatre jours de la résidence nomade est le thème du récit. Des grands récits qui traversent l’histoire de l’humanité à ceux des petits gestes du quotidien qui permettent de partager pacifiquement un territoire, l’itinéraire de Divonne à Versoix et ses environs permet de convoquer un infinité de références. Civilisations lacustre, celte, romaine se sont succédées voir affrontées, mêlant leur visions du monde. La solidarité entre les villes protestantes de Berne et Genève a changé le destin vaudois en 1536, Voltaire et Germaine de Stael ont fait de Fernay et Coppet des hauts lieux des Lumières, l’entrée de Genève dans la Confédération et les modifications de frontières liées font écho la reconfiguration de l’Europe autour du principe d’Etat-nation au XIXe siècle. Le CICR et la SDN imprègnent la région comme la limnologie ou les exoplanètes dans le domaine scientifique.
Parmi les intervenant-e-s, le Collectif Affluent, Eva Diallo photographe, Jacques Dubochet, biophysicien, Jan Forster, paysagiste urbaniste, Stéphanie Girardclos, docteure en sciences de la Terre, Joseph Kasau, artiste visuel, cinéaste et auteur, Akuto Akpedze Konou, architecte et urbaniste, André Kuenzy, Homme bleu, le Collectif Les Lents, Emmanuel Mottu, artiste, Vanessa Sindihebura, performeuse pluridisciplinaire et productrice autodidacte…